vendredi 16 septembre 2011

Jean-Marc Pambrun

Les parfums du silence

Jean-Marc Pambrun jeune...

Si Jean-Marc Pambrun a laissé, en partant, une œuvre conséquente, il est un de ses textes que j'aime plus que tous les autres : Les parfums du silence, livre publié en 2003 à Tahiti aux Éditions Le Motu.
A l'époque rejeté dans l'ombre par le système Flosse, il avait été obligé de publier le texte sous le pseudonyme de Étienne Ahuroa.
Cette remarquable pièce de théâtre 100% polynésienne qui se déroule aux Marquises à l'aube du XIXème siècle est une petite merveille théâtrale. D'ailleurs, le jury du salon de la littérature insulaire de Ouessant ne s'y est pas trompé puis qu'il lui avait décerné le prix de la meilleure fiction en 2004. 
Et pourtant, Dans cette pièce en trois actes et un épilogue, Jean-Marc Pambrun fait un véritable travail d'historien.
Mais CHUT !!!!!! Lisez-le, et vous verrez !


Pour de viles raisons de politique et de religion très polynésiennes, la pièce n'a toujours pas pu être créée. Mais il semblerait que les choses bougent dans l'ombre…

jeudi 15 septembre 2011

Le théâtre en prison :

L'évasion recommandée !

En suivant le lien qui se trouve à la fin de cet article, vous pourrez écouter l'émission que Michèle de Chazeaux avait consacrée à mon travail théâtral en milieu carcéral.

S'évader par n'importe quel moyen : l'obsession de tous les détenus du monde


On y relate l'aventure de ce premier spectacle créé avec les détenus de la prison de Nuutania à Tahiti, c'était en 2009.
Entre autres choses, vous pourrez y entendre des extraits du spectacle et des interviews de certains des détenus comédiens. Parmi ces extraits, il en est un qui m'émeut profondément chaque fois que je le réentends : Il s'agit de l'envoi de "La ballade des pendus" de François Villon traduit en Marquisien et interprété sous la forme d'un hakka. C'était le final du spectacle.

"Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre", en Marquisien et sous forme de hakka...

Pour des raisons techniques, l'enregistrement a dû être sectionné en quatre morceaux pour pouvoir être diffusé sur le net. En conséquence, pensez à écouter les quatre !
Pour accéder directement au premier volet, ce n'est pas compliqué, il vous suffit de cliquer ici : 

emission RFO partie 1 by seugy

mercredi 14 septembre 2011

Un sujet qui dérange :


Heifara, Tahitien, mineur, travesti et prostitué 

Si l’école est obligatoire jusqu’à 16 ans, comment un adolescent mineur de moins de 15 ans peut-il se prostituer sur le territoire de la République française ?



Bien sûr Heifara n’est pas son vrai nom. Bien sûr aucune photo n’illustrera cet entretien. Il n’a pas été facile de gagner sa confiance, et encore moins d’obtenir qu’il ne dise que la vérité.

Par respect pour son choix, en parlant de lui je dirai elle. Et j’utiliserai le prénom qu’elle s’est choisi pour cette interview : Elisa.

D’autre part, Elisa sait à peine lire et écrire. Comme beaucoup de jeunes Polynésiens, elle parle un sabir tenant à la fois du Français, du Reo Tahiti et du Paumotu***, j’ai donc fait une transcription de ses propos.

En lisant ces lignes, n’oubliez jamais que Tahiti (le paradis de l’enfant roi) est en France, que les lois sont censées y être les mêmes et que tous les lieux de cultes y sont pleins.

Elisa, quand et pourquoi as-tu décidé d’être une fille ?

Mes vrais parents vivent aux Tuamotu. Ils avaient six enfants et ne pouvaient pas en nourrir un de plus. Alors ils m’ont donné à un cousin de mon papa à Tahiti.

Mes parents faamu* avaient quatre fils plus âgés. Je me sentais en sécurité avec la maman et elle me demandait toujours de faire les choses de la maison. La vaisselle, le ménage, la lessive, la cuisine, tout ça… J’aimais bien comme ça.

En plus, je n’avais vraiment pas envie d’aller jouer avec les garçons. Ça ne m’intéressait pas, et même ça me faisait peur. Alors je restais avec ma maman faamu et les filles de ses copines. Mon papa faamu, lui, il ne me voyait même pas. Il savait juste me dire fais-ci ou fais ça, et me battre quand il était en colère ou qu’il avait bu.

A l’école c’était pareil : je préférais rester jouer et parler avec les filles.

Quand as-tu commencé la prostitution, et pourquoi ?

Un jour, quand j’avais douze ans, il y a eu un grand tamara** à la maison. Il y avait toute la famille et plein de voisins. On était au moins cent personnes. Moi j’étais avec les femmes pour la cuisine et tout ça. Chez nous, les femmes et les hommes ne se mélangent pas. À la fin tout le monde était bourré. L’aîné de mes frères faamu m’a appelée pour l’aider : je suis allée. Là, il m’a obligée à lui faire des choses. Il m’a dit que c’était normal et qu’il ne fallait rien dire. J’ai pleuré longtemps cette nuit là.

Après, il a recommencé plusieurs fois par semaine. Chaque fois il me demandait un peu plus. Pour que je me taise, il me faisait des petits cadeaux. Un jour, il est venu avec un copain à lui et il m’a dit : « Si tu lui fais comme à moi, je te donne 500xpf ». J’étais obligée de dire oui, sinon il m’aurait frappée. Et puis, moi, je n’avais jamais eu d’argent à moi. C’est comme ça que j’ai commencé la prostitution. Pour pouvoir acheter des choses. Des habits, du maquillage… Des trucs de filles quoi.

Comment es-tu arrivée sur le trottoir ?

Au début, il n’amenait que des copains du quartier ou des fetii****. Et puis il a fait venir des hommes que je ne connaissais pas, de plus en plus vieux, même des popaa*****. C’est là que j’ai vu qu’il gardait beaucoup d’argent pour lui et ne me donnait presque rien. Quand je lui ai dit que ce n’était pas juste, il m’a battue très fort. J’avais du sang partout, j’avais mal et j’avais peur. Alors je suis allée chez une copine raerae******.

Elle et ses amies ont été très gentilles avec moi. Elles m’ont soignée, donné des habits de filles, coiffée, maquillée, tout ça quoi.

Elles m’ont expliqué que si j’allais faire l’amour avec quelqu’un, je devais garder tout l’argent pour moi, pas le donner à un homme, même si c’est mon frère. C’est comme ça que j’ai commencé à faire le trottoir. J’avais treize ans.

Aujourd’hui, comment vis-tu ?

Je fais le trottoir la nuit. J’ai même des clients habituels. Des gendarmes et des militaires. Le weekend je sors en boite de nuit. J’habite en ville avec trois autres copines raerae. Je ne vais plus à l’école et personne ne me dit ce que je dois faire. Quand j’aurais gagné assez d’argent, j’irais en France me faire opérer. Comme ça je pourrais trouver un mari.

Combien de jeunes Polynésiens mineurs se prostituent et cessent leur scolarité bien avant seize ans ? Il n’existe aucun chiffre fiable. Dans la patrie des droits de l’homme et des droits de l’enfant, la question a de quoi déranger, non ?…

Lexique :
*Faamu : adoptif
**Tamara : repas de fête
***Paumotu : qui vient des îles Tuamotu
****Fetii : membre plus ou moins éloigné de la famille
*****Popaa : occidental
******Raerae : travesti homme

De Gaulle, Chirac, la bombe et la Polynésie

Heurs et malheurs de l'arrivée du nucléaire
dans le Pacifique Sud
La Polynésie française n'est pas un paradis pour tout le monde. La décision de Paris d'y faire ses essais nucléaires jusqu'en 1996 a eu des conséquences douloureuses.

Souvenez-vous de Moruroa et Fangataufa...



 
A la fin des années 1950, la France est entrée de plein pied dans l’ère de la décolonisation. Le torchon brûle entre Paris et l’Algérie. Visionnaire, Charles de Gaulle a bien compris que le processus était irréversible et il va même l’accompagner. Seulement voilà : où aller pour tester la bombe H ? Le Sahara, c’est terminé. L’Afrique noire est un brûlot et il n’y a plus de colonie en Asie… la solution idéale, c’est la Polynésie française.

Comment la Polynésie est-elle devenue

un terrain de jeux militaire ?

A cette époque, l’ensemble des 118 îles polynésiennes abritaient à peine un peu plus de 80 000 habitants. Population insignifiante et ignorée en plein cœur du plus grand des océans, les Polynésiens vivaient encore comme au début du vingtième siècle. L’endroit idéal pour y installer l'arme chère au Général. 

Y construire un aéroport, inexistant à l’époque, n’était qu’une question d’argent sans réelle importance au cœur des « trente glorieuses ». Même chose pour les installations portuaires, militaires et techniques indispensables. Restait à choisir l’endroit idéal : le sort tomba sur Moruroa et Fangataufa, dans les Tuamotu de l’Est.

Pour passer à l’action il ne restait plus qu’à déporter, purement et simplement, les quelques dizaines d’habitants de ces deux atolls. Ce qui fut fait sans autre forme de procès et sans état d’âme aucun.

La présidence de la Polynésie façon Gaston Flosse...


Naissance d’une république bananière

Afin de faire taire toute velléité de contestation de la part des Polynésiens, le gouvernement français fit deux choses très simples. La première : choisir quelques « tavana » (chefs respectés), leur donner un peu de pouvoir et beaucoup d’argent, à charge pour eux de faire taire les grincheux et de maintenir le calme. La deuxième : injecter des sommes colossales pour faire de Tahiti un endroit « développé » sur le modèle occidental. Ce qui fut fait sans discontinuer jusqu’au 27 janvier 1996, date du dernier essai nucléaire français sur l’atoll de Moruroa.
A l’époque, c’est Jacques Chirac qui est président de la République. En Polynésie, l’homme fort s’appelle Gaston Flosse. Aux affaires depuis déjà de longues années, il présente la particularité d’être un intime du président français qui le couvre et le soutient dans toutes ses actions, quelles qu’elles soient.
Cette relation très particulière qui unit les deux hommes, ajoutée au silence que la France souhaite imposer sur tout ce qui se passe en Polynésie française et à l’ambition mégalomane de Gaston Flosse, vont amener le pays dans la situation qu’il connait aujourd’hui. Une élite ultra minoritaire qui a construit des fortunes colossales en détournant de son objet la « rente du nucléaire » avec la bénédiction de Paris ; une caste privilégiée et surprotégée de fonctionnaires et assimilés aux salaires indexés ; et enfin, les autres.
Les autres, ce sont ceux qui sont sans emploi, dont le chiffre réel est impossible à établir puisque il n'y a pas d’indemnité de chômage en Polynésie. Les autres, ce sont les 50 % de la population qui dépendent du RST (Régime de solidarité territorial). Ce RST a été créé afin que ceux qui ne peuvent payer de cotisation sociale puissent bénéficier d’une couverture maladie. Pour bénéficier de ce régime, il faut justifier d’un revenu inférieur à celui retenu comme étant le seuil de pauvreté. Autrement dit, la moitié de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté. Il est bon, ici, de se rappeler que la Polynésie est un territoire français.

Corruption et manipulation

Gaston Flosse, impliqué dans une multitude d’affaires politico-judiciaires, a perdu le pouvoir en 2004. Depuis, la Polynésie subit les manipulations permanentes d’une classe politique toute aussi corrompue que son ancien leader. Neuf renversements de majorité en six ans ! Toutes dues à des retournements de veste d’élus désireux d’obtenir un ministère ou un autre avantage du même ordre et sans jamais passer par les urnes.
Dans l’actuel gouvernement, installé depuis moins de trois mois, le président, le vice-président et plus de la moitié des ministres sont mis en examen dans des affaires politico-financières. La plupart impliquent Gaston Flosse (déjà condamné dans certaines) qui est pourtant toujours représentant à l’Assemblée de Polynésie et sénateur de la République. Le deuxième sénateur polynésien, avocat de son état, vient d’être sanctionné par son ordre et interdit d’exercer pour quelques temps.

... et l'habitat de bien des Polynésiens


Misère et désespoir

Pendant que la classe politique locale joue, à coups de milliards de l'État, à se chiper le pouvoir tous les six mois, les bidonvilles se multiplient, la misère gagne du terrain et le désespoir tend à devenir le sentiment le plus répandu en Polynésie. Toute l’économie s’effondre, aucun emploi n’est créé et les prix flambent dans tous les secteurs.
La relève politique existe en dehors du sérail corrompu. Aura-telle les moyens financiers de se faire entendre lors des prochaines échéances électorales ? Rien n’est hélas moins sûr.


Comment la France a annexé Bora Bora

Quand l'annexion de la perle du Pacifique
se confond avec la fête

C'est pour empêcher l'Allemagne de s'approprier les Îles-Sous-Le-Vent avant la guerre de 1914 que la France et l'Angleterre mirent fin au Condominium alors en vigueur.

La mythique Bora Bora vue du ciel
 
Ce condominium avait été mis en place après « l’affaire Pritchard » afin que les Îles-Sous-Le-Vent servent de zone tampon entre les zones d’influences française et britannique de l’époque.
La France s’appropriait les Îles-Du-Vent en plus du reste de la Polynésie et s’interdisait toute revendication sur les îles devenues anglaises des Nouvelles-Hébrides.

L'annexion de Raiatea, Taha'a et Huahine

La prise de possession de ces îles par la France ne repose sur aucune justification défendable en droit puisqu’elle découle d’un simple accord bilatéral entre la France et l’Angleterre pour barrer la route à l'Allemagne. Or, pour empêcher cette dernière de s’approprier l’archipel, il faut impérativement une présence physique de la République sur le territoire. Qu’à cela ne tienne : Paris dépêche l’armée pour instaurer le statut colonial.
A Raiatea, il faut livrer une dure bataille pour vaincre la résistance des autochtones.
A Tahaa et Huahine, l’affaire est beaucoup plus compliquée. En effet, fort courageux et sans doute un peu inconscient, le chef Teraiupoo arrête l’invasion française. Après de nombreux et très meurtriers combats, la France déporte toute une partie de la population de ces deux îles aux Marquises. Il faut savoir que la population de cet archipel, s’élevait à l'époque à quelques centaines d’individus seulement.
Restait à annexer Bora Bora…


Les préparatifs de la reine Teriimaevarua II

La tragédie qui a ensanglanté Tahaa et Huahine terrorise les habitants de l’île autant que la reine. Cette dernière n’a pas l’intention de se laisser faire sans lutter, suivant en cela l’exemple du chef Teraiupoo.
Teriimaevarua II décrète donc la mobilisation de toutes les troupes disponibles sur Bora Bora et rassemble son armée sur la place de Taamotu, aujourd’hui le village de Vaitape. Hélas, ces valeureux soldats sont incapables de seulement marcher au pas !
En désespoir de cause, la reine décide d’installer ses troupes sur les hauteurs de la vallée de Faanui, dans la forteresse naturelle de Pare.
Entouré de précipices, ce plateau se niche au pied du mont Otemanu. L’endroit n’est accessible que par un étroit chemin de crête entre Faanui et Anaau. Pour plus de sécurité, Teriimaevarua II y a fait ériger des murs de pierres afin de barrer le passage et servir de postes de tir au fusil.
Ces «fortifications» sont encore visibles pour qui sait regarder. C’est là que la reine a choisit d’attendre l’ennemi français.

La marine nationale française débarque à Bora Bora

Pendant que la reine Teriimaevarua II prépare son armée au combat la marine française, après avoir débarqué des troupes à Raiatea, fait route vers la perle du Pacifique (qui ne porte pas encore ce nom à l’époque).
Etonnamment: une seule baleinière se détache du navire de guerre et s’apprête à accoster à Taamotu. A son bord, des soldats français bien sûr. Mais surprise: à la proue de l’embarcation est attaché un tonneau de vin!
En fait, les militaires viennent en amis, une amitié qui date du roi Tapoa II. Tapoa II et son épouse, Pomare Vahine IV, sont les parents faamu (adoptifs) de Teriimaevarua II. Mais la reine en titre ne sait rien de cette amitié…
Entourée de son armée de braves elle observe ce débarquement depuis sa forteresse naturelle, alors que la population de Taamotu accueille avec chaleur les passagers de la chaloupe.

La bataille de Bora Bora
La barrique de vin est vite déchargée et, au milieu des embrassades amicales, les insulaires apportent sur la plage, urus et bananes pour accompagner le vin, tambours et to’ere pour faire danser tout le monde.
Nous sommes en Polynésie et, ici, l’accueil n’est pas un vain mot… La bringue (la fête) commence et gagne tout le village.
Cantonnés sur le Pare, les soldats de la reine entendent les «dum… dum… dum…» des percussions. Ils ne peuvent qu’imaginer la fête. La fête et leurs vahines dansant et buvant avec ces cochons de Français ! Cela n’est pas supportable.
Un à un, ils abandonnent leurs postes de combat et descendent vers le village… Une fois revenus dans Taamotu, il ne leur faut pas longtemps pour être gagnés par l’euphorie générale et se mêler à la bringue.
Abandonnée de tous, la reine Teriimaevarua II finit par rejoindre la fête. Accueillie selon son rang, tant par les Raromatai que par les soldats français, on l’installe à la place d’honneur et la fête redouble.
Ainsi s’achève la bataille de Bora Bora.

Le mont Otemanu, plus haut sommet de Bora Bora

Mort au champ d’honneur

Cette bataille, sans nul doute l'une des plus belles de l’histoire des hommes, fit quand même une victime.
L’un des marins français tente de monter à un mât. Hélas ! Totalement ivre, il n’atteint pas son but, lâche prise et s’écrase sur le pont du navire. Mort au champ d’honneur, ce marin inconnu est le seul décès imputable à la bataille de Bora Bora.

Remerciements à Fichaux, un très vieux de Bora Bora

Tahiti et ses îles… Les terres perdues du Pacifique Sud

Nous avons tous en tête une image de la Polynésie avec lagons, vahine et cocotiers. Mais combien d'entre nous savent où se cachent ces archipels du plus grand des océans ?
L'atoll de Tikehau : image d'Épinal du paradis polynésien

 Située au cœur du Pacifique Sud, entre 134° et 157° de longitude Ouest et 8° et 28° de latitude Sud, de part et d'autre de la ligne du Tropique du Capricorne, la Polynésie française appartient au groupe oriental des îles polynésiennes et se situe à l'Est de la Micronésie et de la Mélanésie, autres ensembles insulaires qui, avec la Papouasie Nouvelle-Guinée, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, composent le «continent» Océanie.
Cet ensemble de cinq archipels est situé au centre de ce qu'il est convenu d'appeler communément le «triangle polynésien». Les pointes de ce triangle étant représentées par Hawaï (au Nord), la Nouvelle-Zélande (au Sud-ouest) et Rapa Nui (l'Île de Pâques à l'Est).

A l'écart des autres continents
L'ensemble que forme la Polynésie française est situé à des milliers de kilomètres des continents limitrophes : l'Australie est à 6.600km à l'Ouest de Tahiti (environ 8 heures par avion), le Chili 8.000 km à l'Est (11 heures de vol). Il faut parcourir 6.400 km pour atteindre la côte californienne, au Nord-est (environ 8 heures) et 9.500km pour atteindre le Japon (soit près de 13 heures d'avion).
Aux antipodes de l'Europe, l'île de Tahiti se trouve donc à presque 18.000 km de Paris (Soit 20 heures de vol avec une escale obligatoire de deux heures à Los Angeles).
C'est cet éloignement des grandes masses continentales qui lui a permis de préserver des spécificités fortes, tant sur le plan environnemental que culturel.

Immense et minuscule
La Polynésie française est composée de cent dix huit îles regroupées en cinq archipels : la Société, Les Tuamotu, les Marquises, les Gambier et les Australes. C'est d'ailleurs cette multiplicité d'îles qui est à l'origine du nom du pays dérivé du grec Poly, signifiant nombreux/plusieurs et Nesis, signifiant îles.
Particularité unique au monde, ces îles sont dispersées sur une surface océanique de 5 millions de km². Ce qui correspond à une superficie presque aussi vaste que l'ensemble du continent européen et de presque dix fois la superficie du territoire de la France métropolitaine (550 000 km²). C'est grâce à cet éparpillement de ses terres émergées que la Polynésie française dispose de la plus grande zone économique exclusive (ou ZEE) du Pacifique sud.
Isolées de toutes terres, les îles polynésiennes se méritent...
 Des terres rares...
Pour mieux comprendre la réalité polynésienne, il faut savoir que l'addition de toutes les surfaces émergées de l'ensemble des cent dix huit îles polynésiennes représente une superficie émergée de 3 521 km² seulement, soit l'équivalent du département du Haut Rhin. Tahiti, la plus grande d'entre elles, s'étend sur 1 024 km², soit à elle seule plus du quart de toutes les terres émergées du pays.

... et dispersées !
Mais si l'on superpose la carte de la Polynésie française sur celle du continent européen, en positionnant l'île de Tahiti sur la ville de Paris, l'archipel le plus au Nord (les Marquises) se retrouve en Suède ! Au Sud-est les Iles Gambier sont superposées à la Bulgarie. Au Sud, l'île de Rapa, dans l'archipel des Australes, se confond avec la Sardaigne. Quant à Maupiti, située dans l'archipel de la Société, elle serait placée sur les côtes bretonnes en France.
Ainsi, pour rallier Tahiti à Nuku Hiva aux Marquises, il faut trois heures trente d'avion. Il en faut près de quatre pour rallier Tahiti à Mangareva aux Gambier et trois heures trente pour rejoindre Rurutu aux Australes.
Pour conclure ce rapide survol de la Polynésie française, il est important de savoir que le peuple polynésien compte à ce jour environ 270 000 âmes, dont 180 000 vivent sur la seule île de Tahiti. A titre de comparaison : 270 000 habitants, c'est un peu moins que la population du département de l'Aveyron !
Une identité forte
Malgré les handicaps géographiques présentés plus haut, le peuple polynésien est porteur d'une culture et de valeurs très fortes. A titre d'exemple, chacun des cinq archipels possède sa langue propre. Aujourd'hui encore, c'est cette langue qui est là plus parlée par les populations, sauf à Tahiti même où, peu à peu, le français prend le pas sur la langue locale : le Reo Tahiti.

lundi 12 septembre 2011

Tout arrive, même l'inconcevable

Vous avez été tellement nombreux à le réclamer de manière pour le moins insistante qu'il fallait bien que j'y vienne un jour... Et bien le voilà le blogue de Julien Gué! 
S'il est essentiellement consacré à la Polynésie, il est également dédié à tous mes coups de cœur, mes coups de gueule et mes différentes activités.
J'espère que vous serez nombreux à le fréquenter et que vous y trouverez cet autre regard sur la Polynésie que je prétends donner. Et, si c'est le cas, que vous inviterez le plus grand nombre possible de vos amis et contacts à venir vous y rejoindre.
Cet espace sera aussi le vôtre, alors n'hésitez pas à me faire part de vos remarques et suggestions : c'est grâce à elles que cet endroit pourra évoluer et répondre à vos attentes.


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