Il
y a beau temps que « la nouvelle Cythère », chère à Bougainville, a perdu
l'essentiel de ses aspects paradisiaques. Les Polynésiens souffrent en
souriant...
Pour nous en
convaincre, offrons-nous simplement une errance nocturne dans les rues de la
capitale de Tahiti : Papeete.
L'argent du nucléaire français n'a pas profité à tout le monde en Polynésie... |
Le paradis n'est pas ouvert à tout le monde
Ça et là, mais
tout particulièrement aux alentours immédiats du marché central, des gens
s’installent pour la nuit. Bien sûr, il y a parmi eux de pauvres hères
complètement désocialisés. Mais on découvre avec stupeur des familles entières
de quatre, cinq, six personnes parfois dont des enfants en bas âge, installées
sous le porche d’un immeuble, abritées des intempéries et des regards par de
vagues cartons. Ceux-là n’ont jamais bénéficié de la moindre façon des
milliards déversés par la France dans le cadre de « la rente nucléaire ». Pour
eux, il est à espérer que le ciel se montre clément car il leur serait
impossible de se mettre à l’abri en cas d’averse tropicale. En effet, le
système d’écoulement et de récupération des eaux de pluie est inexistant ou,
dans le meilleur des cas, inefficace.
Les mineurs
hantent la nuit
L’autre danger
et pas le moindre, pour ces familles sans abri, réside dans les nombreux
groupes de jeunes gens (souvent mineurs) qui prennent possession des rues dès
après le coucher du soleil et jusqu’au petit matin. Issus des quartiers les
plus défavorisés de l’île, ces adolescents en rupture scolaire n’ont d’autre
moyen, pour financer leurs achats de bière et de pakalolo (nom local du
haschich) que le vol et l'agression.
Ne vous méprenez pas : ces jeunes filles sont des garçons... |
Forces de l'ordre et prostitution
Dans les mêmes
rues du centre ville, à deux pas de la mairie et du poste de police central,
les belles de nuits arpentent les mêmes rues dans l’indifférence générale. Là
encore, la misère d’une grande partie de la population n’est pas étrangère à
cette présence prégnante de la prostitution. Le contraste est saisissant entre
ces jeunes personnes arpentant des trottoirs défoncés et les luxueux 4x4
flambant neufs aux vitres fortement teintées qui s’arrêtent auprès d’elles.
Après tout, me direz-vous, nous sommes dans un port du bout du monde...
Peut-être. Mais nous sommes aussi en France. Et le pire est à venir.
En effet, à y
regarder de plus près, la grande jeunesse de la plupart de ces prostituées est
frappante. Et la première surprise sera d’apprendre que nombre d’entre elles
sont mineures. Pour la plupart, les premiers pas dans l’exercice du plus vieux
métier du monde se font à douze ou treize ans ! La deuxième surprise, c’est que
la majorité d’entre elles ne sont pas des filles, mais des raerae. Autrement
dit, des garçons travestis. Et ce sont ces mêmes travestis mineurs et
prostitués qui se retrouvent un peu plus tard dans certains des bars et boites
de nuit de Papeete. Tous lieux dont la loi interdit l’accès aux mineurs, comme
chacun sait… Tout le monde le voit. Tout le monde le sait. Tout le monde ferme
les yeux.
Ces élections de du plus beau travesti font la une des médias en Polynésie française |
Droits de l'enfant et droits de l'homme...
C’est à ce genre
de choses inacceptables qu’ont conduit l’inconséquence et l’immoralité d’une
classe politique corrompue à l’extrême. Cela se passe aujourd’hui, à Tahiti,
sur le territoire de la République française, patrie des droits de l’homme...
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