vendredi 30 septembre 2011

L'archipel des Tuamotu

Le symbole des îles de rêves


     Sur les 118 îles de Polynésie française, 78 sont les atolls qui composent l'ensemble de l'archipel des Tuamotu-Gambier.
     Un atoll est la forme géologique la plus ancienne des îles volcaniques. Il résulte à la fois de la formation d’une barrière de corail ceinturant un volcan éteint et des phénomènes conjugués de l’érosion du cône volcanique et de son effondrement sur lui-même. Ne reste plus alors qu’un anneau corallien enserrant un lagon. Ce dernier sera ouvert ou fermé selon que des passes existent ou non.
     D’autre part, il existe des hoa (simples passages d’eau traversant les motu) qui permettent les mouvements d’eau lors des marées.
     Sur les 78 îles des Tuamotu-Gambier, 76 sont des atolls. Font exception à cette règle l’archipel fermé des Gambier et l’île de Makatea.

L’archipel des Tuamotu : un chapelet de perles…
     Par le nombre de ses îles, comme par la surface maritime occupée, l’archipel des Tuamotu est donc de très loin le plus important de Polynésie française.

La réalité cartographique de l'archipel des Tuamotu

     Comme une immense barrière entre les îles de la Société et l’archipel des Marquises, les Tuamotu s’étirent sur plus de 1 800 km de long et 600 de large, du nord-est au sud-est. Elles couvrent une superficie de 800 000 km².
     Lors du recensement de 2007, on comptait 18 317 habitants sur l’ensemble des Tuamotu-Gambier dont 3 384 sur le seul atoll de Rangiroa.
     Du plus grand de ces atolls, Rangiroa, dont le lagon (le deuxième plus grand du monde) pourrait contenir l’île de Tahiti tout entière, aux plus petits qui sont inhabités autant qu’inaccessibles, une évidente constance : le sentiment d’être entré dans une carte postale…

Aux Tuamotu, la réalité dépasse souvent la fiction et le rêve...

     Des lagons aux couleurs inoubliables bordés de plages blanches et protégées du soleil par les incontournables cocotiers, des fonds marins d’une incroyable richesse animale et végétale, des espèces d’oiseaux dont beaucoup sont endémiques…
     Et surtout, un peuple merveilleux dont seule la gentillesse égale la simplicité.

L’histoire et les Tuamotu
     L'origine du peuplement des Tuamotu est, semble-t-il, due à des immigrants venus assez récemment des îles Marquises, sans doute au XVIe siècle et alors qu'elles auraient été rendues habitables par l'introduction du cocotier.
     Jusqu'en 1854, l’archipel porte le nom de Pomutu, qui signifie « îles soumises ». À cette époque, le gouvernement français le change en Toamotu (îles lointaines) qui devient Tuamotu.
     Aujourd’hui connu des marins sous le nom d’archipel des « îles Basses », il s’est aussi longtemps appelé « l'archipel Dangereux » ou celui de « la Mer Mauvaise »…
     C’est le 24 janvier 1521 que Fernand de Magellan découvre Puka Puka. Il s’agit du premier atoll de l’océan Pacifique à être découvert par les Européens.
     Quelques années plus tard, suivant la route qui le conduira à Tahiti, Louis Antoine de Bougainville s’aventure avec succès, mais pas sans frayeurs, dans ce fantastique labyrinthe d’îles.
     Il faut pourtant attendre près de trois cents ans, le 6 septembre 1839 pour être précis, avant que ne soit découvert et porté sur les cartes le dernier des atolls paumotu*. Il s’agit de l’atoll de Ahe découvert par l’explorateur et officier de marine américain Charles Wilkes.
     C’est en 1844 que l’archipel des Tuamotu passent sous protectorat français. L’annexion au territoire de la République française est officielle en 1880.

Une magnifique cocoteraie sur l'atoll de Rangiroa

     L’isolement des atolls, leur grande pauvreté et surtout la dangerosité de leurs eaux et des passes permettant de se mettre à l’abri dans leurs lagons, les ont protégés des grands remous de l’histoire humaine.

L’économie des atolls du paradis
     La vie est dure sur les atolls paradisiaques des Tuamotu : l’eau douce y est très rare, et il faut recueillir la pluie pour avoir de quoi boire.
     Les Paumotu ont longtemps vécu exclusivement de la pêche et de toutes les richesses du cocotier. Jusqu’à ce que l’industrie française s’intéresse à la nacre des huîtres des Tuamotu qui fut longtemps la matière première de la fabrication des boutons.

Le très dur travail du coprah

     Il faut attendre les années 1970 pour que ces mêmes huîtres soient élevées pour leurs perles aux couleurs uniques. La perliculture devient alors la principale ressource économique de l’archipel.
     Le tourisme, quant à lui, ne se développe que depuis une vingtaine d’année, fortement handicapé par la rareté des moyens de communications réguliers. Pourtant, la beauté et la richesse des sites de plongée en font une destination particulièrement prisée des amateurs, et l’on trouve de plus en plus de clubs de plongée très bien équipés dans un certain nombre d’atolls, comme Rangiroa ou Tikehau.

Côté océan depuis une plage de l'atoll de Tikehau

     Un voyage aux Tuamotu se mérite, mais il laisse toujours des souvenirs impérissables. Un séjour au Tuamotu est, pour beaucoup, le voyage d’une vie…

*Paumotu, adj. : tout ce qui est relatif aux îles Tuamotu.

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