Le symbole des îles de rêves
Sur les 118
îles de Polynésie française, 78 sont les atolls qui composent l'ensemble de
l'archipel des Tuamotu-Gambier.
Un atoll est
la forme géologique la plus ancienne des îles volcaniques. Il résulte à la fois
de la formation d’une barrière de corail ceinturant un volcan éteint et des
phénomènes conjugués de l’érosion du cône volcanique et de son effondrement sur
lui-même. Ne reste plus alors qu’un anneau corallien enserrant un lagon. Ce
dernier sera ouvert ou fermé selon que des passes existent ou non.
D’autre
part, il existe des hoa (simples passages d’eau traversant les motu)
qui permettent les mouvements d’eau lors des marées.
Sur les 78
îles des Tuamotu-Gambier, 76 sont des atolls. Font exception à cette règle l’archipel
fermé des Gambier et l’île de Makatea.
L’archipel des Tuamotu : un chapelet de perles…
Par le
nombre de ses îles, comme par la surface maritime occupée, l’archipel des
Tuamotu est donc de très loin le plus important de Polynésie française.
La réalité cartographique de l'archipel des Tuamotu |
Comme une
immense barrière entre les îles de la Société et l’archipel des Marquises, les Tuamotu s’étirent sur plus de 1 800 km de long
et 600 de large, du nord-est au sud-est. Elles couvrent une superficie de 800
000 km².
Lors du
recensement de 2007, on comptait 18 317 habitants sur l’ensemble des
Tuamotu-Gambier dont 3 384 sur le seul atoll de Rangiroa.
Du plus
grand de ces atolls, Rangiroa, dont le lagon (le deuxième plus grand du monde)
pourrait contenir l’île de Tahiti tout entière, aux plus petits qui sont
inhabités autant qu’inaccessibles, une évidente constance : le sentiment d’être
entré dans une carte postale…
Aux Tuamotu, la réalité dépasse souvent la fiction et le rêve... |
Des lagons
aux couleurs inoubliables bordés de plages blanches et protégées du soleil par
les incontournables cocotiers, des fonds marins d’une incroyable richesse
animale et végétale, des espèces d’oiseaux dont beaucoup sont endémiques…
Et surtout,
un peuple merveilleux dont seule la gentillesse égale la simplicité.
L’histoire et les Tuamotu
L'origine du
peuplement des Tuamotu est, semble-t-il, due à des immigrants venus assez
récemment des îles Marquises, sans doute au XVIe siècle et alors qu'elles
auraient été rendues habitables par l'introduction du cocotier.
Jusqu'en
1854, l’archipel porte le nom de Pomutu, qui signifie « îles soumises ».
À cette époque, le gouvernement français le change en Toamotu (îles
lointaines) qui devient Tuamotu.
Aujourd’hui
connu des marins sous le nom d’archipel des « îles Basses », il s’est aussi
longtemps appelé « l'archipel Dangereux » ou celui de « la Mer Mauvaise »…
C’est le 24
janvier 1521 que Fernand de Magellan découvre Puka Puka. Il s’agit du premier
atoll de l’océan Pacifique à être découvert par les Européens.
Quelques
années plus tard, suivant la route qui le conduira à Tahiti, Louis Antoine de
Bougainville s’aventure avec succès, mais pas sans frayeurs, dans ce
fantastique labyrinthe d’îles.
Il faut
pourtant attendre près de trois cents ans, le 6 septembre 1839 pour être
précis, avant que ne soit découvert et porté sur les cartes le dernier des
atolls paumotu*. Il s’agit de l’atoll de Ahe découvert par l’explorateur
et officier de marine américain Charles Wilkes.
C’est en
1844 que l’archipel des Tuamotu passent sous protectorat français. L’annexion
au territoire de la République française est officielle en 1880.
Une magnifique cocoteraie sur l'atoll de Rangiroa |
L’isolement
des atolls, leur grande pauvreté et surtout la dangerosité de leurs eaux et des
passes permettant de se mettre à l’abri dans leurs lagons, les ont protégés des
grands remous de l’histoire humaine.
L’économie des atolls du paradis
La vie est
dure sur les atolls paradisiaques des Tuamotu : l’eau douce y est très rare, et
il faut recueillir la pluie pour avoir de quoi boire.
Les Paumotu
ont longtemps vécu exclusivement de la pêche et de toutes les richesses du
cocotier. Jusqu’à ce que l’industrie française s’intéresse à la nacre des
huîtres des Tuamotu qui fut longtemps la matière première de la fabrication des
boutons.
Le très dur travail du coprah |
Il faut
attendre les années 1970 pour que ces mêmes huîtres soient élevées pour leurs
perles aux couleurs uniques. La perliculture devient alors la principale
ressource économique de l’archipel.
Le tourisme,
quant à lui, ne se développe que depuis une vingtaine d’année, fortement
handicapé par la rareté des moyens de communications réguliers. Pourtant, la
beauté et la richesse des sites de plongée en font une destination
particulièrement prisée des amateurs, et l’on trouve de plus en plus de clubs
de plongée très bien équipés dans un certain nombre d’atolls, comme Rangiroa ou
Tikehau.
Côté océan depuis une plage de l'atoll de Tikehau |
Un voyage
aux Tuamotu se mérite, mais il laisse toujours des souvenirs impérissables. Un
séjour au Tuamotu est, pour beaucoup, le voyage d’une vie…
*Paumotu,
adj. : tout ce qui est relatif aux îles Tuamotu.
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